Un Marché de Noël engagé : un pari difficile à Bordeaux

Malgré le temps pluvieux du début de semaine, quelques visiteurs déambulent au milieu de la centaine de chalets. Ouvert depuis le 24 novembre, le traditionnel marché de Noël de Bordeaux, placé cette année sous le signe du Québec, espère accueillir 400 000 personnes jusqu’au 27 décembre. Et l’association Bordeaux Mon Commerce, qui organise l’évènement, a tenu à s’engager cette année.

L’association indique ainsi, sur le site internet du marché, avoir « initié de nombreuses démarches afin d’inscrire durablement le marché de Noël de Bordeaux dans une vision responsable et écologique ». L’évènement s’engage par exemple à ce qu’aucun plastique à usage unique ne circule dans l’enceinte du marché. 

Un évènement plus respectueux de l’environnement

Les boissons ne doivent être servies que dans des « verres ou gobelets éco-conçus, réutilisables et recyclables ». Les couverts, eux, doivent être réutilisables ou en bois recyclable. Pour ce qui est des déchets, ces derniers sont ramassés « quatre à cinq fois par jour le week-end, et une à deux fois par jour en semaine« , assure Céline Lavergne, responsable évènements chez Bordeaux Mon Commerce. 

Dans les allées, on est moins catégorique. Pour cette responsable de stand : « Ils ne passent pas plusieurs fois par jour. Hier soir (dimanche, ndlr), le sol était jonché de déchets« , dit-elle, juste après avoir affirmé que selon elle « du plastique circule bien sûr au sein du marché« . 

 Des jouets de Noël gratuits à retirer dans les déchetteries

 

Des produits plus locaux, et plus de transparence

L’association compte également miser sur des produits locaux, et une plus grande transparence sur la provenance de ces derniers. Des panneaux sont en principe accrochés à chaque stand, indiquant « Produit artisanal », « Produit fabriqué en France », « Produit du Sud-Ouest », « Spécialité d’ailleurs », ou « Produit du Monde ». 

« Je trouve que c’est très bien« , affirme Stessie, dont sa présence cette année est la cinquième consécutive sur le marché de Bordeaux. La jeune femme de 27 ans, qui vend des affiches, des vêtements et des bijoux, considère ces panneaux comme « un atout« . « Avant, on retrouvait beaucoup de boui-boui chinois. Cette fois, c’est vrai, il y a plus de produits artisanaux« , admet-elle.

Tous les produits de consommation, hormis quelques exceptions, doivent provenir de la région.

Un avis que partage Muntz, qui parcourt depuis 20 ans les marchés de Noël, et qui s’est installée pour la première fois cette année sur les allées de Tourny. « C’est plus honnête envers les clients« , explique la vendeuse de pâtes de fruits artisanales. Seul bémol pour Stessie, la vendeuse d’affiches, « personne ne m’a donné » le fameux panneau. 

Même au stand de colis perdus, non distribués ou non réclamés, que l’on achète au kilo pour éviter la destruction et le gaspillage d’objets neufs, les produits proviennent « de l’Europe entière« , assure celui qui tient le stand. Moins de gaspillage mais des centaines voire des milliers de kilomètres aux compteurs de ses colis dont on ne connaît le contenu le contenu qu’après les avoir achetés. Ici non plus, pas de panneaux pour le préciser.

Sur les produits de consommation, les organisateurs assurent que « la grande majorité » sont achetés localement. « Excepté pour les exposants québécois, pour l’aligot qui vient de l’Aveyron et pour la raclette qui vient de Savoie, tout provient de la région« , affirme Cécile Lavergne. Pour éviter le gaspillage, il est aussi demandé aux commerçants à ce que l’huile des fritures soit au maximum réutilisée. 

Plusieurs associations présentes

Bordeaux Mon Commerce tient également à s’engager auprès de certaines causes sociétales, telles que l’insertion par l’emploi. On peut ainsi lire sur le site internet du Marché de Noël que celui-ci « permet le recrutement de nombreuses personnes dont certaines issues de l’Insertion et en lien avec les acteurs locaux de l’emploi : Mission locale, Maison de l’Emploi, Pôle Emploi ». 

Concrètement pour l’instant, deux personnes ont été recrutées par l’association La Cloche, qui agit contre l’exclusion des personnes en situation de précarité. Ces dernières travaillent à la ressourcerie, le lieu où les déchets du marché sont amenés et triés, explique Eric Malézieux, directeur de Bordeaux Mon Commerce.

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Plusieurs associations vont également être mises en avant tout au long de la manifestation. La Cloche devrait être présente durant une journée. L’association Aliénor d’Aquitaine, qui éduque des chiens guide, sera sur place les deux dernières semaines du marché. Deux repas solidaires vont également y être organisés avec Sud Concept, l’un des partenaires de l’organisateur : un le 24 décembre au soir, qui réunira 200 personnes, et un le 25 midi, pour 120 personnes. L’esprit de Noël sera pour le coup bel et bien partagé. Quant aux autres engagements, l’effort est à souligner, mais encore, semble-t-il, à poursuivre.

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