Vela lève 40 millions d’euros pour construire son premier trimaran de charge à voile
Tout vient à point à qui sait attendre dit le dicton. Vela semble avoir bien fait d'attendre un peu plus : alors que la start-up, implantée à Bayonne et Paris, espérait en mai 2023 récolter dix millions d'euros avant la fin de l'année, ce sont finalement 40 millions d'euros qu'elle a réussi à lever, mais en neuf mois de plus. Dans son tour de table, Vela a notamment réuni le fonds Révolution Environnementale et Solidaire du Crédit Mutuel Alliance Fédérale et le fonds de décarbonation de la filière maritime de Bpifrance.
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Le cap reste le même pour la jeune entreprise, transporter des marchandises vers les États-Unis en trimaran à voile, mais la date à laquelle elle espère faire sa première traversée est décalée d'un an, à 2026. D'ici-là, les cinq cofondateurs - le vainqueur du Vendée Globe en 2013 François Gabart, Pierre-Arnaud Vallon, Thibault Charles, Michaël Fernandez Ferri et Pascal Galacteros - vont faire construire leur premier bateau d'une soixantaine de mètres de long capable de transporter 500 tonnes, non pas en France, mais aux Philippines par le chantier naval australien Austal.
« Notre solution offre à la fois de la sécurité - les bateaux sont suivis et leur arrivée est annoncée à l'heure près-, de la flexibilité -les départs et arrivées se font de plus petits ports au plus près des entrepôts -, de la rapidité - un délai inférieur aux cargos- et une empreinte très réduite, alors que le transport est pour les entreprises souvent le poste d'émission le plus important », expliquait Pierre-Arnaud Vallon, PDG de Vela en mai 2023 à La Tribune.
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Une armada d'acteurs
Pour ce qui est du prix, il sera fixe et ce sur plusieurs années, ce qui offre un autre avantage non-négligeable par rapport aux cargos pour les futurs clients. Parmi eux le groupe de mode SMP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot, Fursac) et la maison de champagnes Thiénot, car pour les fabricants de tels produits à haute valeur ajoutée les États-Unis constituent un pays d'export très important. Le transporteur espère aussi convaincre les maisons de cognac d'expédier à la voile leurs eaux-de-vie outre-Atlantique.
Transporter des marchandises à la voile, l'idée n'est évidemment pas nouvelle, mais l'impératif de la décarbonation du transport maritime, qui représente 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, lui donne de nouveau de l'attrait. Plusieurs acteurs se sont lancés et certains ont déjà commencé à prendre la mer. Ainsi, en février dernier, le Canopée, grand cargo à propulsion hybride inauguré à Bordeaux, a quitté le port du Havre pour livrer un étage de la fusée Ariane 6 en Guyane en utilisant ses quatre ailes d'une trentaine de mètres de haut.
En Bretagne, l'entreprise Grains de Sail a mis à l'eau son second bateau et en ce début septembre, l'Anemos, le premier voilier-cargo de la compagnie Towt, a réussi sa première traversée de l'Atlantique en 18 jours. Dans le sud, la coopérative Windcoop a bouclé un financement participatif fin 2023. Le géant CMA CGM (propriétaire de La Tribune) a, lui, investi dans Neoline, qui prévoit de rallier les ports de Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, Baltimore et Halifax avec un monocoque à voile de 136 mètres de long dès 2025. Vela compte donc rejoindre l'armada un an plus tard.
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